cheval de guerre

Hier, mercredi, jour des sorties de film. Clara et moi attendions (surtout moi) frénétiquement la sortie de ce film car j'avais adoré le roman de Morpurgo. Et Clara, elle aussi adore les chevaux... J'avais un peu peur de me transformer en marécage, la perte de ma chère Iris est encore tenace en moi, et je sais que le livre m'avait fait verser quelques larmes. Le risque était tel que mon chéri a décliné notre offre et a décidé qu'il irait le voir seul (peut-être pour pleurer lui aussi tranquille pépère en serrant son mouchoir, qui sait ?)

 Bon, rien ne nous a arrêtées, ni la terrible déception de Clara devant le "interdit au moins de dix ans " (nous en avons fait fi : autant je trouve intéressant de lui expliquer la première guerre mondiale -elle ne comprend pas tout, mais ce n'est pas grave- autant je trouve consternant certains films d'une vulgarité criarde où des grossièretés fusent à chaque réplique), ni la durée 2 heures 26 minutes...

Alors bien sûr, il y a eu quelques longueurs, le début notamment. Mais le film ne vire pas au pathos, d'abord parce que les images ne disent pas autant que les mots et que surtout, le roman adoptait le point de vue du cheval (nettement plus chouinant, puisqu'il perdait un à un tous ses copains chevaux),alors que le film adopte un point de vue plus global ;  et parce qu'il n'y a pas de complaisance.

Les scènes de guerre sont réalistes mais pas gores : elles donnent l'idée des assauts, de la montée hors des tranchées, du fameux coup de sifflet (leit-motiv des Fragments d'Antonin) qui donnait le signal des attaques, elles montrent aussi l'incompréhension de la bataille (comme dans La Chartreuse de Parme, lorsque "notre héros" se confronte à une charge de cavalerie contre les habits Rouges et qu'il ne comprend rien)... Et finalement je n'ai guère chouiné dans mon mouchoir car les chevaux ne sont pas complétement au centre du film. Ouf. Donc, un bon moment de cinéma. Clara a aimé, elle m'a posé des questions sur la guerre de 14 etc. Bien, bien.

Je fais un peu de pub pour le livre, bien écrit, sous le point de vue de joey, le cheval et qui nous apprend beaucoup de choses sur la première guerre mondiale et surtout l'effroyable carnage tant en vies humaines qu'en animaux qu'elle a engendré :